Jour 2 - samedi 20 mai 2023
Nous sommes Hélène et Eve, en immersion dans la troisième session de l’Assemblée populaire du Rhône à Sablons. Nous dessinons et écrivons et voici notre journal de bord de ces trois jours avec les panélistes.
Dur dur le réveil, ce matin. Il est 8h00 et nous nous rassemblons : panélistes, facilitateur, facilitatrices, membres du Conseil consultatif et du Comité de gouvernance, organisateurs, organisatrices et bénévoles, autour du petit déjeuner. Viens, prends une viennoiserie, un morceau de "praluline" ou un café avec nous avant de démarrer la journée.
9h00, en plein air, on arpente la colline et les discours, on respire avec les arbres, et on prend contact avec le sol. l'excitation monte chez les panélistes : que leur réserve cette journée ?
En haut de la colline, au point de vue de la Madonne à Serrières, avec une vue imprenable sur le Rhône, l'association Vivre nous fait revivre son histoire. Par leurs luttes, passées et actuelles, ils et elles nous emmènent et nous questionnent à travers le paysage environnant. "Qu'est-ce qu'il faut faire ?", s'exclame de désespoir Isabelle, la militante engagée. Nos panélistes ne savent répondre... mais cette intervention pousse leur détermination à trouver des pistes d'ici la fin de leur mandat.
C'est plus silencieux que nous reprenons le chemin. Arrivé·e·s à Limony au surplomb de la réserve naturelle de l'Île de la Platière, Bernard Pont nous regarde approcher. Sortant des cartes, les corrélant au paysage, il nous conte l'histoire du fleuve. Tressé, creusé, modifié par l'humain et l'environnement, le Rhône survit.
13h00, le repas est servi ; poireau, tarte à l'oignon et choux sont au rendez-vous.
Le bol tibétain nous appelle à nous réunir de nouveau dans la salle commune. Caroline, membre du conseil consultatif, invite les panélistes à remettre en perspective ce qu'ils et elles ont entendu le matin. Avant de se lancer dans le travail, Yves, facilitateur, met les panélistes en mouvement en les entraînant dans la danse.
Puis, Capucine, facilitatrice, propose de composer avec la perception des êtres vivants non humains (personas) qu'ils et elles ont incarnés, tout en conservant leur vision de panéliste. En sous-groupe, à partir des expériences de la matinée les panélistes échangent, croisent leurs points de vue et entrent en complexité. Ils et elles se remémorent les récits des parties prenantes, construisant ainsi une vision d'ensemble. Les panélistes convoquent l'expérience matinale pour concevoir une lecture critique des outils démocratiques, juridiques, sociaux et politiques.
S'ensuit une intervention de Gilles Armani, anthropologue spécialisé en anthropologie du fleuve et de la nature, et grand témoin de la journée. Liées au fleuve, des mémoires s'étaient forgées, ont évolué et comme le fleuve, sont maintenant menacées, explique-t-il.
Propulsé·es dans un futur désirable, nos panélistes construisent un discours, une vision des possibles. Le Rhône a enfin pu faire entendre sa voix. Dans l'espoir et la joie, les futurs imaginés fédèrent les panélistes autour de leur mission qui prend forme.
Pour se vider la tête, merci pour le festin, des lasagnes aux blettes, et puis salade de fruits. Notre journée s'achève, autour de la projection d'un documentaire : "Nous, Tikopia" de Corto Fajal. Un voyage spatial et temporel qui nous amène au début d'une terre: Tikopia. Elle s'exprime, nous conte sa naissance, sa construction, sa solitude. Dès lors, l'humain arrive, un dialogue s'installe avec le roi Ti Namo, soucieux du bien-être de l'Île et de son peuple.
Qu'en retirerons les panélistes ? Qu'en feront-ils ? Nous leur laissons la nuit pour y réfléchir. Repose-toi bien, et à demain !
Photos : crédit id·eau / Marc Prébandier
Comments